Praticien shiatsu : le métier vu des coulisses

Alors que le shiatsu, art de la prévention et du bien-être d'origine japonaise, gagne en popularité à travers le monde pour ses bienfaits sur l'équilibre physique et mental, le métier de praticien shiatsu reste méconnu et souvent fantasmé.
On nous appelle aussi shiatsu-shi ou spécialiste en shiatsu. Quelle réalité se cache derrière ces appellations ?
Dans cet article, je vous partage mon expérience : parcours, formation, réalité financière, mode de vie. 

Découvrir le shiatsu a été pour moi une révélation ; une reconnexion à mon rêve d'enfant.
Je trouvai ça "magique". Et je décidai de m'initier à cette magie.

Une magie qui ne relève d'aucune sorcellerie.
La magie dont je parle est un subtil équilibre de savoir, de technique, de sensibilité et d'expérience.
Quand tout se coordonne et s'aligne pour aller vers le résultat attendu, je trouve ça magique !

Le shiatsu : entre physique et énergie

Le shiatsu, bien plus qu'un massage, œuvre pour le mieux-être, la prévention et la détente.
C'est une démarche à la fois physique et énergétique, qui combine pressions, mobilisations et étirements ciblés sur l'ensemble du corps.
En tant que praticien de shiatsu, l'objectif est de préserver ou rétablir l'équilibre global de la personne, tant dans son corps que dans son esprit.
Une discipline enrichissante qui demande une compréhension approfondie du corps humain et de l'énergétique traditionnelle chinoise.

Le shiatsu, une seconde carrière

Même si j'ai débuté le shiatsu assez tôt par rapport à la majorité des praticiens en shiatsu, cela reste une reconversion.
Issue de la gestion d'entreprise, j'ai longtemps cru, à tord, que mes précédents diplômes seraient inutiles dans le domaine du shiatsu.
Mais les compétences acquises en communication et en gestion s'avèrent précieuses, montrant que l'expérience passée trouve toujours sa place dans une nouvelle aventure.

Motivation

Se lancer dans le shiatsu, c'est choisir une voie exigeante. Il est essentiel d'être clair sur ses priorités et motivations.

Imaginer "gagner beaucoup d'argent en exerçant un métier du bien-être" est à peu près aussi fou qu'entrer dans l'enseignement "pour être tout le temps en vacances".
La réalité du métier est bien différente.
Le métier de praticien en shiatsu demande une passion authentique, un engagement envers le bien-être des autres et beaucoup de persévérance.

Réalité financière

La question des revenus d'un praticien en shiatsu trouve ici une réponse franche.
Seulement 20% des praticiens de shiatsu vivent de leur art.

En tant qu'indépendant à plein temps, les premiers mois peuvent être (très) difficiles, nécessitant une période où l'on paie pour travailler avant de pouvoir espérer se payer.
Quelques mois à quelques années sont nécessaires pour dégager un revenu - comme pour la plupart des indépendants et entrepreneurs.

Réserves financières et passion compensent les défis économiques des débuts.

[prochain article à lire sur le blog sur ce qu'il y a derrière le prix d'un shiatsu]

Formation professionnelle en shiatsu

Avec une offre de formation inégale, il est essentiel de choisir une école sérieuse proposant un cursus de plusieurs années, avec un minimum de 500 heures de formation.

Au-delà des connaissances et techniques, le temps de la formation se révèle un temps de maturation nécessaire à la construction d'une posture professionnelle.

Des heures d'études approfondies permettent d'intégrer :

• les techniques de shiatsu ;
• les fondements de la médecine traditionnelle chinoise (MTC) ;
• les cours d'anatomie, de physiologie et de physiopathologie de base.

La passion pousse ensuite à affiner ses compétences.

Un parcours complet aboutit souvent à un voyage d'étude au Japon, une expérience enrichissante ouvrant d'autres portes.

Pour moi, ce voyage été une expérience particulièrement enrichissante, ouvrant à d'autres approches, à d'autres pratiques du shiatsu, notamment sur table :

• au Kurétaké College of Medical Arts et Sciences ;
• à l'Iokaï (école Masunaga) ;
• au Japan Shiatsu College (école Namikoshi) ;
• à la Clinique de Miyasaka Senseï.

Le Journal japonais de l'acupuncture et des thérapies manuelles en a fait un article dans son numéro de janvier 2014.

[cliquer ici pour en savoir plus sur mon parcours]

Formation continue et langues étrangères

Indispensables pour maintenir des pratiques de qualité et progresser, les formations sont à sélectionner suivant ses besoins et objectifs.

La maîtrise de langues étrangères ouvre des opportunités pour :

• lire des ouvrages spécialisés publiés ou traduits uniquement en anglais ;
• suivre des stages internationaux, souvent animés ou traduits en anglais ;
• exercer dans des établissements à la clientèle internationale, voire à l'étranger.

Pratique professionnelle

La pratique du shiatsu n'est pas seulement un métier, c'est un mode de vie.
Un équilibre délicat entre le prendre soin des autres, la gestion d'une entreprise et le maintien de son bien-être personnel.
C'est un voyage passionnant, mais qui nécessite une résilience et une adaptation continues.

Le rythme de travail varie selon le public et les conditions d'exercice, en cabinet, en entreprise, en évènementiel, en spa ou en établissement de santé.
Mais des constantes demeurent :

• l'adaptation continue aux besoins et spécificités de chacun ;
• le contact avec les préoccupations et les émotions, parfois forte, des clients ;
• la nécessité de préserver son propre bien-être physique et émotionnel, notamment au travers d'exercices quotidiens de respiration ou de méditation ;
• la gestion des aspects administratifs tels que comptabilité, communication et organisation des rendez-vous.

Les exigences physiques et entrepreneuriales sont réelles, mais c'est dans cette réalité que se révèle l'équilibre, la beauté et la magie de cette aventure humaine.
En tant que praticienne de shiatsu indépendante, je choisis mes défis, projets et thèmes de recherche, pour guider mes clients vers leur bien-être ; une expérience riche de rencontres, d'entreaide, de doutes, d'apprentissages et de petites victoires.