Stress, tensions, inconfort respiratoire, digestif ou circulatoire ; les indications du shiatsu sont nombreuses.
Pourtant, son fonctionnement paraît souvent obscur quand il est abordé par un concept oublié en Occident : l’Énergie vitale.

Voici le shiatsu expliqué autrement :

Le Ki et nous

En Asie, l’Énergie - Ki1 en japonais - est un principe omniprésent, à l’origine du mouvement et des transformations. En physiologie, il est donc naturel que la médecine traditionnelle chinoise parle de circulation énergétique comme nous parlons de circulation sanguine (enfin depuis 1628 seulement) ou lymphatique.

En Chine et au Japon, le corps humain est cartographié avec un réseau de méridiens2 reliés aux différents organes et fonctions. Des points spécifiques3 sur ces trajets signalent les dysfonctionnements et permettent de les réguler. Tout l'art du praticien en shiatsu est de faire les bonnes associations au bon moment.

Pour imager le concept de méridien, on peut comparer l’Énergie vitale à de l’eau. Les méridiens seraient alors des canaux dont l’entretien régulier (désensablage, entretien des digues) protège l’environnement (l’organisme) d’engorgements ou de crues (maladies) susceptibles de lui nuire.
C’est au libre écoulement de cette Énergie vitale que participe le shiatsu, comme d’autres disciplines énergétiques (qi qong, acupuncture, etc.).

Cette ouverture à la notion de Ki peine à rivaliser avec l’imprégnation culturelle d’un japonais pour qui l’Énergie se vit au quotidien. L’expression « comment allez-vous ? », par exemple, se traduit littéralement en japonais par « comment est votre ki ? ».

En Occident, la démonstration puis l’expérimentation du Ki fait partie intégrante de l’étude du shiatsu.

L’Énergie permet au professionnel de progresser dans sa pratique mais elle n'est pas indispensable au grand public pour comprendre le shiatsu et en ressentir les bienfaits.
Laissons donc cette notion pour nous intéresser à l’articulation de trois sujets clés : la peau, le toucher et le système nerveux.

La peau, une interface au cœur du shiatsu

La peau est l’un des premiers organes développés à l’état embryonnaire.

Elle provient de la couche externe de l’embryon, l’ectoderme, à partir duquel se développent aussi les organes sensoriels et le système nerveux. L’ensemble des fonctions de communication du corps partagent ainsi leur histoire, leur mémoire cellulaire, avec la peau.

Elle est à la fois une enveloppe et une interface avec le monde qui nous entoure. Elle est sensible à la température, au contact, aux vibrations. Elle véhicule le langage non verbal, affiche nos émotions, reflète notre état de santé. Elle est une protection et un moyen de communication : une interface au cœur de la pratique du shiatsu.

Le toucher, premier moteur

Le toucher est le premier sens utilisé pour communiquer in utero.

Dès la naissance, il est un facteur de développement essentiel. De nombreuses recherches chez les mammifères prouvent que les stimulations cutanées conditionnent le développement d’activités nouvelles4.

Chez l’enfant, des expériences ont montré qu’un toucher juste aidait l’organisme à se réguler voire à récupérer de traumatismes vécus. Le potentiel de résurgence de souvenirs traumatiques (physiques ou psychologiques) du toucher est d'ailleurs bien connu des praticiens qui mobilisent le corps. Le praticien en shiatsu, en touchant au corps physique, peut réveiller des mémoires propres à chaque receveur pour aider à leur transformation.

A contrario, un enfant qui n’est jamais touché voit son espérance de vie et son développement compromis.
Au grand âge, la dégénérescence est accélérée par l'absence de lien social et de contact physique.

À chaque âge de la Vie, le toucher participe à l'équilibre de l'individu.

En shiatsu, les pressions et les étirements ont un effet mécanique sur l'ensemble des tissus et des liquides qui composent le corps. Ils sont modulés selon les zones, le receveur et l'effet recherché.

Le système nerveux, centre de régulation

Le système nerveux gère la transmission et le traitement des informations. Présent dans toutes les régions du corps, il est un des principaux réseaux de communication de l’organisme, qu'il régule en fonction des messages véhiculés par les neurones.

La stimulation tactile a une action directe sur le système nerveux, grâce à l'arc réflexe5.

De nombreux points utilisés en shiatsu coïncident avec des ganglions nerveux6. Ces nœuds de communication sont capables de réponses physiologiques rapides et étendues. Leur stimulation a un effet naturel sur les organes et fonctions qu'ils commandent. Les pressions exercées en shiatsu permettent donc d’activer les capacités d'autorégulation du receveur dans de nombreux domaines selon les points, les zones et les associations choisies.

À chaque séance, les attentes du receveur, la localisation des tensions, la ou les émotions dominantes, (etc.) permettent au praticien en shiatsu de définir les points ou zones à privilégier.


Approche holistique, douce et enveloppante, le shiatsu propose un toucher structuré, à l’écoute du corps. Il nous invite à utiliser nos propres ressources pour aller vers un mieux-être. Léonard de Vinci disait : « L’expérience de trompe jamais : seuls vos jugements errent. ». Expérimentez!


Notes :
1 - ou Qi en chinois, prana pour l'équivalent indien.
2 - Trajets de circulation de l’Énergie.
3 - Appelés points d'acupuncture ou tsubos.
4 - Respiration, excrétion, défenses immunitaires, vigilance, apprentissage, sociabilité.
5 - Circuit entraînant une réaction nerveuse involontaire suite à la stimulation des terminaisons nerveuses sensitives de la peau.
6 - Groupements de corps cellulaires du système nerveux périphérique.

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