Praticien shiatsu en séance

Praticien en shiatsu, shiatsu-shi ou spécialiste en shiatsu. Quelle réalité se cache derrière ces appellations ?

Aujourd'hui, je vous partage mon expérience du métier.

Quand j'ai découvert le shiatsu en 2008, ce fut une révélation ; une reconnexion à mon rêve d'enfant.
Je trouvai ça magique. Et je décidai donc d'apprendre la magie.

Rassurez-vous : aucune sorcellerie là-dedans !

J'entends souvent de nouveaux clients me préciser à peine installés "moi, je suis quelqu'un de très rationnel".
Confidence pour confidence : moi aussi !

Cette magie là est en fait un subtil équilibre de savoir, de technique, de sensibilité et d'expérience.
Quand tout se coordonne et s'aligne pour aller vers le résultat attendu, je trouve ça magique ! Je suis sûre qu'il y a cette sorte de magie dans votre quotidien aussi.

Le shiatsu travaille au mieux-être, à la prévention et à la détente.

La démarche est à la fois physique et énergétique. Pressions, mobilisations et étirements ciblés, exercés sur l'ensemble du corps, aident à préserver ou rétablir l'équilibre global de la personne, dans son corps comme dans sa tête.

Chouette programme !

Sauf que mon job d'avant c'était responsable ressources humaines. Et je croyais qu'aucun de mes diplômes ne serait utile en shiatsu ! Alerte spoiler : c'était une croyance erronée. Certes, le shiatsu est un métier bien spécifique auquel il faut se former mais l'expérience passée sert tôt ou tard. Dans mon cas, les compétences en communication et en gestion de ma "vie d'avant" restent précieuses.

Si vous aussi, vous êtes tenté-e par l'aventure : soufflez un bon coup, soyez clair-e sur vos priorités et avancez !

Mais surtout soyez clair-e sur vos priorités.
Que voulez-vous faire ? Pourquoi ? Le vrai "pourquoi" ? Celui qui viendra après avoir reposé 5 fois la question. Qu'est ce que vous êtes prêt-e à faire pour ça ?

Gagner beaucoup d'argent est une motivation aussi valable qu'être "tout le temps en vacances" pour faire prof. Cela ne correspond pas à la réalité du métier.

Méfiez-vous aussi du syndrome du sauveur qui ravage les professions du bien-être et de la santé.
Alerte spoiler : vous ne sauverez ni ne guérirez personne. Au mieux, on aide à, on prend soin de, on accompagne.

Combien gagne un praticien en shiatsu ?

Cette question est souvent posée mais les réponses sont rares. C'est d'ailleurs le premier motif de visite de cette page.

En tant qu'indépendant-e, une fois vos charges déduites, comptez sur un revenu d'environ 50% de votre chiffre d'affaires - chiffre d'affaires qui dépend du nombre de prestations facturées.
Le plus souvent, les premiers mois sont maigres et ne couvrent pas les charges.
En clair : il faut payer pour travailler, puis travailler pour payer les charges.
Au bout de quelques mois ou quelques années, vous pouvez espérer vous payer.

Je déroge au politiquement correct de la profession et je vous parle d'argent dans cet article.

Formation professionnelle en shiatsu

En l'absence de réglementation de la profession, l'offre de formation est aussi vaste qu'inégale.

On trouve des formations qui promettent une installation professionnelle après quelques week-ends ou 35 heures de formation.
Entre nous, si c'est votre projet ; trouvez-en un autre. Vous économiserez de l'énergie, du temps, de l'argent et des ennuis.

Parce qu'au-delà de la technique, le temps de la formation est aussi un temps de maturation nécessaire à la construction d'une posture professionnelle.

Les écoles sérieuses proposent un cursus sur plusieurs années avec un minimum de 500 heures de formation.
Si elles sont agréées, elles peuvent même délivrer un titre professionnel reconnu par l'État (bac+2 pour 3 à 4 ans d'études).

En plus des techniques de shiatsu à proprement parler, la formation inclut :

  • des principes de médecine traditionnelle chinoise (MTC) ;
  • des cours d'anatomie, de physiologie et de physiopathologie de base.

Ces matières permettent :

  • de comprendre ce qui se passe sous ses mains ;
  • de dialoguer avec les médecins et paramédicaux ;
  • de faire le lien entre les termes médicaux et le bilan énergétique.

En ce qui me concerne, ajoutez 1 mémoire + 30 études de cas + 2 examens finaux indépendants (mon école faisait du zèle :-)
En bonus : un super voyage d'étude au Japon ! L'occasion de m'ouvrir à d'autres approches, à d'autres manières de pratiquer le shiatsu, notamment sur table :

  • au Kurétaké College of Medical Arts et Sciences ;
  • à l'Iokaï (école Masunaga) ;
  • au Japan Shiatsu College (école Namikoshi) ;
  • à la Clinique de Miyasaka Senseï.

Le Journal japonais de l'acupuncture et des thérapies manuelles en a même fait un article dans son numéro de janvier 2014.

[cliquer ici pour en savoir plus sur mon parcours]

Quelle différence entre praticien en shiatsu, shiatsu-shi et spécialiste en shiatsu ?

Praticien en shiatsu est le terme générique le plus souvent employé. Shiatsu-shi est son équivalent japonais « shi » signifiant ici « expert ».

Spécialiste en shiatsu est un praticien en shiatsu titulaire du titre professionnel reconnu par l'État délivré de 2015 à 2020. Tous les praticien-nes shiatsu ne sont pas spécialistes en shiatsu.

Formation continue

Comme dans tous les métiers, des formations régulières sont nécessaires pour garder de bonnes pratiques et progresser.

L'offre de formation est vaste. Choisissez les vôtres en fonction de vos besoins et de vos objectifs de progression.

En ce qui me concerne, j'ai choisi d'approfondir mes connaissances en anatomie, ses applications en thérapie manuelle et en ergonomie. Mais pas seulement.

Parce qu'être à son compte - comme plus de 95% de la profession - c'est bien souvent être au four et au moulin.
Vous pouvez être le ou la meilleure dans votre domaine, si personne ne le sait ou que votre entreprise n'est pas gérée, vous ne ferez pas long feu. Il est donc indispensable de progresser dans le développement de votre activité aussi (gestion, communication).

Langues étrangères bienvenues

Même en dehors des zones touristiques, les langues étrangères sont utiles.

Les stages internationaux enrichissent clairement la pratique. Or ces stages sont le plus souvent animés ou traduits en anglais.

Du côté de l'édition : de nombreux ouvrages, pourtant passionnants, ne sont jamais édités en français. Les résultats de recherches et les livres sont publiés en anglais ou traduits du japonais à l'anglais uniquement. Unavoidable !

Maîtriser une ou plusieurs langues ouvre également des opportunités à l'étranger où le shiatsu est parfois mieux valorisé qu'en France.

Choix de carrière

Quand on vise l'excellence, il faut faire des choix.

Après 3 ans à me partager entre 2 métiers, j'ai choisi le shiatsu.

Si comme moi, vous n'êtes ni rentière, ni retraitée, ce choix implique de faire partie des 20% des praticiens de shiatsu qui vivent de leur art. Oui, c'est peu.

Comme la plupart des professionnels de shiatsu, je travaille principalement en cabinet.

J'interviens aussi pour des entreprises concernées par le bien-être de leurs salariés dans une logique gagnant-gagnant.
Que je me déplace dans l'entreprise ou que les salariés bénéficient d'avantages tarifaires en cabinet, chacun y trouve son intérêt :

  • le salarié accède à un service dédié à son mieux-être ;
  • l'entreprise affirme son ambition sociale et économique par une action vectrice de performance ;
  • je bénéficie d'une visibilité nouvelle pour accompagner davantage de personnes.

Cerise sur le gâteau : je renoue avec un modèle d'entreprise que j'admirais quand j'étais responsable des ressources humaines.

Il est aussi possible d'intervenir en établissement de santé mais ça reste rare en France.

Quelques centres hospitaliers font figure de pionniers :

  • CHU du Mans ;
  • CHU de Nantes ;
  • CHU de Poitiers.

Plus courant à l'étranger, le shiatsu en établissement de soins se développe pour deux raisons :

  • son rapport efficacité/coût favorable ;
  • son utilité pour soulager les effets secondaires de certains traitements comme la chimiothérapie.

Style de vie

La pratique du shiatsu s'intègre à une hygiène de vie globale.

Les exigences physiques du métier nécessitent d'être en forme à chaque séance et de se préserver sur la durée.

Voilà pour le côté sympa : mon métier m'incite à cultiver mon propre bien-être.

Je vous ai dit que j'aimais les challenges ?

Le vrai challenge, il est dans l'entrepreneuriat. C'est là que l'hygiène de vie peut en prendre un coup ! Pas toujours facile de concilier entreprenariat et équilibre de vie.

Au shiatsu, s'ajoute la gestion, la communication, la formation continue. Tout ce qui se joue en coulisses me permet de continuer à aider celles et ceux qui me font confiance.

Une formidable aventure humaine ! Riche de rencontres, d'entre-aide, de doutes, d'échecs - d'apprentissages en fait - et de petites victoires.

Vous imaginez que c'est difficile ? C'est souvent plus que ça en réalité.

Mais pour moi, c'est dans cette réalité que l'équilibre se révèle beau, vrai, magique.

Comme un arbre qui pousse à pic d'une falaise. Les racines faufilées dans la roche. Le feuillage en prise avec le vent. La cime vers le ciel. Il y a dans certains de ces arbres une force et une sérénité inspirantes.

En tant qu'entrepreneuse, je suis libre de choisir mes défis, mes projets (évènements, partenariats), mes thèmes de recherche. Pour avancer et aider au mieux.

Sans filet Pôle emploi, ni chômage partiel quand le covid pointe le bout de son nez.

C'est dans ce creuset que je trouve mon équilibre pour guider mes clients vers le leur.

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